Et si les autistes étaient des fols comme les autres ?

Dandelion
13 min readNov 1, 2022

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Cet article existe maintenant en version audio grâce à Audiobook de Rebelles que l’on remercie pour ce travail d’accessibilité !

Est-ce que j’avais aucune idée de titre alors j’ai fait dans la provoc inutile ? On dirait… (avec un peu de chance j’aurai une meilleure idée d’ici la fin de l’écriture)(si non c’est que bah Dand t’es en putain de burn tu soules pourquoi t’es en train d’écrire ça au lieu de thread sur Legion comme on avait dit merde ><)

De quoi on va parler aujourd’hui ? De militantisme autiste et séparatisme, d’utilisation de ressources communautaires, et que oui tout est politique mais pas forcément publique, il y a des différences entre individuel et collectif. À la base j’allais threader vite fait et je me suis rendu compte de l’épaisseur de mon programme and who am I kidding ? (moi, toujours moi)

À la base, ça part de ce thread de Cléa donc voici le premier tweet :

[texte du tweet parce que je sais pas comment marche l’embed pour les lecteurs d’écran : “je pense que il y a une difficulté dans le milieu militant autiste à définir l’autisme et c’est assez logique en fait. Parce que y’a une envie sincère d’être inclusif de toutes les expériences autistiques, mais en même temps ben le principe d’un diag c’est qu’il a une frontière”]

Dans ce thread, elle explique notamment que les diags ne sont pas pertinents dans un cadre de pair aidance et qu’on a pas besoin des diagnostics pour penser le croisement entre plusieurs difficultés, et que les penser avec des termes descriptifs plutôt que médicaux est plus efficace.

À sa suite, je m’engouffre dans la brèche pour expliquer que non seulement c’est pas pertinent politiquement, mais que ça empêche aussi des gens d’avoir accès à des ressources qui leur sont nécessaires, parce que bah “les autistes ne sont pas fols et n’ont pas besoin de ça”. Et pourtant, mes DMs sont régulièrement remplis de gens embarrassés parce que iels sont autistes et pourtant mon travail leur parle alors quel est le fuck ? Est-ce qu’iels ont le droit de s’en servir quand même ? Est-ce qu’iels sont légitimes à se dire fols ? (Est-ce que tu devais pas faire autre chose que cet article ce matin ?)

Tellement tellement de choses to unfold… On va essayer d’y mettre un semblant d’ordre. (le mot clé de cette phrase c’était bien essayer)

Dans une chambre d’enfant surchargée en déco, mais faiblement éclairée par quelques lampes de chevet ici et là. David sur son lit, la tête dans les mains, et son double, assis sur la commode qui se moque un peu. “Tu délires ma poule”

Quand les autistes font bande à part…

Il y a tout un pan du militantisme autiste qui consiste à expliquer que non, c’est pas une maladie mentale, que non iels sont pas fols, et que non vraiment iels méritent pas qu’on les traite comme les fols / malades mentaux, etc etc.

Plusieurs problèmes…

Le premier, c’est que ça jette les autres sous le bus. Volontairement ou involontairement (parce qu’il y a les deux), ça diffuse le sous-texte suivant : si les autistes ne méritent pas les maltraitantes de la psychiatrie parce que bah iels sont pas fols, ça veut dire que par contre, les autres les méritent bel et bien. Or, personne ne mérite la maltraitance. Jamais. Je comprends même pas que ça soit sujet à débat. (non le débat c’est la définition de la maltraitance, parce que quand t’es fol / handi ça s’appelle du soin. La tolérance est tel qu’on a encore eu un meurtre de gamin autiste et on a toujours pas son putain de nom, comme si c’était pas une vraie personne et tout le monde trouve ça excusable… genre un meurtre si le môme est autiste c’est plus vraiment un meurtre…)

Le second, c’est que ça jette les autistes sous le bus.
Haha ! Vous l’aviez pas vu venir celle-là (ni le bus du coup).
Comme vous avez pu le voir dans la parenthèse du paragraphe précédent, les autistes subissent quand même la violence que subissent les fols. Alors what’s the point ? Et puis surtout, les autistes qui ont le plus à gagner à se séparer des fols ne sont pas les autistes qui ont le plus besoin du militantisme collectif. Les non oralisant·es, les très lourdement handicapé·es, les non blanc·hes, les très institutionnalisé·es… vous croyez que ça leur fait quelque chose que ça soit une maladie mentale ou un trouble du neurodéveloppement ? L’autisme ne fait pas exception à la règle : chercher (et trouver) le pourquoi ne résoudra absolument pas le stigmate qui est la cause de tout ce bordel.

Si vous faîtes un meltdown dans la rue, on croira que vous faîtes une crise psychotique
parce que ça ressemble trait pour trait à ça de l’extérieur
et que franchement de l’intérieur… le fait que le militantisme autiste ait voulu créé un autre mot alors que la description que les autistes en font est mot pour mot la même que celles que les fols font de leur crise… je… (déso je sais que pour beaucoup c’est des choses dont vous avez pas conscience et que vous découvrez, mais oui, ça nous énerve et oui les fols rongent leur frein à pas dire publiquement à quel point c’est délétère de voir les autistes créer des nouveaux mots pour des choses qu’on a déjà nommées mais c’est trop étiqueté “trucs de fols” et on se retrouve le cul entre deux chaises parce que bah du coup les gens trouvent des ressources pour les aider et c’est cool mais putain le message que vous nous envoyez c’est quand même “tout recommencer à zéro plutôt que bosser avec vous” et c’est très dur de se dire qu’on va pas juste vous laisser crever dans votre coin puisqu’après tout c’est ça que vous voulez non ? faire bande à part…)

Bref si vous faîtes un meltdown dans la rue on vous prendra de toute façon pour un gros taré de service.

Et le problème n’est pas qu’on vous confonde avec nous, les vils schizophrènes fracassés du bulbe (et qui se croient malin à faire des articles tout déstructurés qui partent dans tous les sens plutôt qu’aller prendre leur douche là è_é)(ça serait moins déstructuré si vous me coupiez pas toutes les deux minutes), mais bien les violences qu’on vous fera subir en conséquence.

Est-ce que c’est intéressant de savoir d’où viennent l’autisme et la schizophrénie ? Bien sûr. Toute nouvelle connaissance est toujours un plaisir.
Est-ce que c’est politiquement pertinent ? Hell no. Hell fucking no.

Another day into the silence
I am the darkness in your song
So close no matter where you are
But for today I’m just a liar
I was so wrong

De la frontière entre autistes et fols

On continue les problèmes…

Ce problème il se situe non seulement au niveau collectif (comme indiqué dans la partie précédente) qu’individuel. Comme je le disais en intro, mes DMs sont régulièrement remplis d’autistes en dérive parce que “what the hell, les propos des fols je relate à fond et euh…”. Et je crois que tous les camarades fols en ont ramassés sur leurs parcours…

Bah oui, parce qu’à force de dire aux autistes qu’iels sont pas fols, pas malades mentaux, iels le croient. Sauf que bah, c’est très courant d’être les deux. On est ici pas en train de remettre en cause la pertinence de l’étiquette “autiste” (si on le fait on le fait pour TOUTES les étiquettes diag, mais c’est pas tellement le sujet aujourd’hui), mais on y revient plus tard. Ce qu’on veut dire, c’est que le militantisme collectif qui vise à séparer strictement l’autisme du reste prive les individus de ressources qui leur sont utiles voire nécessaires. Parce que du coup, iels sont pas concerné·es. Parce que le sous-texte à base de “la maladie mentale / folie c’est pas top et ça justifie les maltraitance”, les autistes les absorbent autant qu’iels les diffusent. Pas de chance quand d’un coup y a des choses qui dépassent. Ça crée donc aussi beaucoup de détresse. Pourquoi les gens iraient fouiner dans les ressources des fols vu que 1/ la folie ça craint 2/ iels sont pas foleuh on vous dit !

Juré, si j’avais eu 1€ chaque fois que j’ai lu “ouf je suis autiste, pas fol” je pourrais racheter Elon Musk. (et le jeter dans un volcan en éruption pour apaiser la Terre)

Sauf que non seulement socialement ça n’a aucun sens… mais juré à quel moment le tableau diag de l’autisme est si différent des schizos ??? (toute façon on est le diag poubelle, un diag pour toustes les lier dans les ténèbres…) À quel moment ce que vivent les autistes y a un seul fol qui l’a pas vécu ?

Les routines que si jamais elles sont pas respectées c’est le monde qui s’écroule, c’est de l’ordre du délire. C’est pas une insulte de le dire. C’est très okay. Allez lire les ressources des taré·es sur les rituels et l’envahissement du quotidien, y a plein de choses.

Les surcharges sensorielles, qu’en vrai si tu creuses bah quand le cerveau est surstimulé il fait quoi ? Des hallucinations \o/ Allez lire les ressources des barges sur comment on gère une crise d’hallu, y a plein de choses.

Parce que même si vous appelez ça autrement, et même si y a des nuances (y en a TOUJOURS), c’est fondamentalement la même putain de chose, le même foutu mécanisme. Juste que dans l’autisme on y donne un autre nom pour les raisons déjà évoquées.

Si les travaux des fols vous parlent, c’est parce que vous en êtes.
Deal with it.

Même scène, David se reprend, relève la tête et fixe l’autre, énervé, “Non. Je ne suis pas fou
Oui c’est la suite de la capture précédente. oui le mec d’ici à une de ses voix alors qu’il est coincé dans son inner. Ever heard of denial my friend ?

Mais est-ce bien légitime tout ça ?

Parce qu’il faudrait pas prendre la place des autres.

Et parce qu’effectivement : les autistes qui se rendent compte avoir beaucoup en commun avec les fols MAIS à qui on a répété qu’iels étaient pas fols ET qui se retrouvent à faire face à la colère militante des fols qu’en ont ras le bol d’être jeté·es sous le bus par les shiny autistes… zont un peu le cul entre deux chaises. Non, plutôt iels se retrouvent dans une balle aux prisonniers un peu bourrine puisqu’on a remplacé la balle par des chaises. Ouai en gros c’est une baston de chaises politique entre les autistes shinys d’un côté et les fols crades de l’autre. Et donc des potits autisto-fols perdus au milieu. Et c’est la merde.

Distinguons les choses…
Si les ressources des fols vous aident… bah utilisez les en fait. C’est en ligne. C’est accessible. C’est gratuit. Fucking do it. C’est déjà assez galère comme ça, si vous trouvez un truc qui vous aide, prenez le. Parce que la vérité c’est que vous ne prenez la place de personne. Quand j’écris des choses sur la gestion de la paranoïa, je sais que ça aide aussi des gens qui sont juste angoissé·es. And that’s okay. Tant mieux à la limite. On est pas des psychiatres qui refuseront de vous filer ce dont vous avez besoin parce que vous avez pas réussi la danse des cerceaux en feu sur un pied devant nous en fait. C’est ça que je voulais dire dans mon thread. Si des ressources mises en ligne vous aident c’est 1/pas pour rien 2/là pour être utilisé. Fucking do it. On ne fait pas la police ni la psychiatrie. On ne va vous ouvrir la bouche pour vérifier vos dents avant de vous laisser espérer que peut-être on fera quelque chose.

Je dis pas que ça n’existe pas les gens qui font le gatekeeping de leurs ressources. (y a des ordures partout dans ce monde) Mais en général, ça se flaire vite. La plupart d’entre nous, on va effectivement soit dire quelle population on vise (ça peut notamment être le cas pour les non blanc·hes qui vont justement créer des ressources avec la dimension du racisme en tête) soit ce qu’on propose de gérer / discuter. Vous le savez si vous avez besoin de ces outils ou non en fait. Vous le savez si vous êtes en difficulté ou non. Et vous le saurez d’autant plus si vous constatez l’efficacité ou inefficacité de tout ça.

Ça c’est pour la dimension individuelle, de soi à soi…

Now, off to collective…

I’m just a statistic
Just another tragic misfit
Ship that cliche to the clinic
Document my disposition
Then they put me in a box
Slap a label on the top
Tape me up and ship me off
Now I’m someone else’s problem

Les autistes doivent-iels se revendiquer fols ?

Et bah je m’en bats la race. Vraiment très fort.

En fait le truc, c’est que quand on dit “les autistes sont des fols comme les autres”, on est pas en train de dire que les autistes doivent arrêter de se définir comme tel et doivent obligatoirement se revendiquer comme fols starting from now.

I mean… C’est même pas ce qu’on demande aux schizos psychotiques bipos et autres TDI en fait.

Parce que bah s’étiqueter fol, c’est une revendication politique. Alors que “autiste” “schizo” sont des diags psychiatriques. Les deux étiquettes remplissent des objectifs complètement différents. Et c’est ok de pas être prêt à sauter le pas et revendiquer un stigmate pour soi. C’est même ok de jamais en arriver là. C’est un chemin qu’on fait avec soi, les termes, les labels, nos vécus, les cartes qu’on a à jouer ou pas, nos objectifs. Chacun·e fait un peu sa tambouille comme iel peut. Et c’est pas moi qui vais aller dire aux gens comment s’étiqueter. (d’autant qu’on peut très largement débattre de l’efficacité du “retournement de stigmate” et ses objectifs et du coup ne pas se reconnaître dedans, ne pas avoir les mêmes choses à perdre, ne pas se sentir concerné·e etc etc)

On est pas en train de dire à chaque personne autiste “tu dois te revendiquer fol parce que socialement tu l’es et puis c’est tout”.

On est en train de dire au militantisme collectif autiste “vous ne pouvez pas chercher à vous arracher à ce point à la folie, ce n’est politiquement pas viable”.

Ce sont deux choses complètement différentes.

Quant au soucis de prendre la place d’autres, j’imagine que les personnes qui m’ont posé la question pense au fait de prendre la parole là où d’autres seraient plus pertinent·es…

Le saviez vous…
… contrairement à ce que les réseaux sociaux veulent nous faire croire : la vérité, c’est que des fois, on peut aussi fermer sa gueule. Et ça fait du bien à tout le monde. Y compris à soi-même. La vérité, c’est que notre avis n’est pas toujours intéressant, ni pertinent.

Vous pouvez être concerné·es par le stigmate de la folie, et effectivement, vous sentir appartenir à notre grande et belle famille (un brin bordélique la famille but eh, on choisit pas il paraît), sans pour autant avoir quoi que ce soit de pertinent à dire sur la chose.

Je suis fol, ça veut pas dire que je suis pertinent sur l’institutionnalisation de mes camarades fols. Parce que j’ai réussi à y échapper. Donc bah j’en parle à minimum, et je fais en sorte de laisser la place sur le sujet à des gens bien plus pertinents.

De la même façon, je suis bisexuel, et potentiellement quelque part sur le spectre ace / demi-ace, vous m’en entendez jamais parler. De 1/ parce que là encore, j’ai rien de pertinent à vous dire sur le sujet. De 2/ il y a des gens dont la parole vaut bien mieux. De 3/ j’ai décidé qu’à moins qu’on relationne ensemble ça vous regardait pas. Est-ce que je me prive de lire ces gens pour construire ma réflexion et trouver des solutions à mes problèmes ? non. Juste, tout n’a pas besoin d’être déballé sur la place publique.

Des fois on est pas pertinent. Notre avis n’apporte rien.
Des fois on peut juste garder les choses pour soi et réfléchir tranquillement, loin du bruit du monde.

Pour le sujet qui nous intéresse aujourd’hui… Si vous avez la possibilité de vous cacher derrière l’étiquette autiste sans trop subir les conséquences de cette étiquette (genre l’institutionnalisation qui va avec) il y a effectivement de fortes chances que votre pertinence à vous proclamer fol sur la place publique soit nulle et non avenue… et que les fols vous le fassent savoir. (de façon pas toujours très pertinente d’ailleurs, là encore…)

Il y a une différence entre se dire pour soi “oui effectivement, les vécus des fols me parlent, et ce label me parle” et “il faut à tout prix que je fasse porter ma voix de fol”. On est pas obligé de tout revendiquer. On est pas obligé de se battre tout le temps. Aussi bien parce que des fois en vrai on est pas si pertinent, que parce qu’on est pas toustes fait pour se battre, et si on l’est, certainement pas sur tous les fronts.

Posez vous la question : vous voulez ce label pour quoi ? Et pourquoi vous le voulez publiquement ?
Ce sont deux questions différentes et les réponses n’agissent pas au même niveau.

On est pas obligé·e de performer tout le temps. Des fois on peut juste être dans son coin et ça suffit.

C’est effectivement important de se demander si on ne prend pas la place publique de quelqu’un qui serait plus pertinent que nous. Mais ça l’est tout autant de se demander pourquoi on voudrait être sur cette place publique.

Le double de David déjà vu sur les images précédentes, et qui toise David d’un air moqueur avant de lui asséner “et tu es la poule”
“A delusion starts as an egg… and you’re the chicken.” (j’ai pas fait mon thread Legion du coup je me venge dans mon choix d’illustration. na)(va prendre ta douche bordel !)

De l’art de ne pas tout confondre donc…

Pour conclure, si tout ça est lié, il ne faut pas tout confondre :

Le militantisme séparatiste autiste n’est pas représentatif des difficultés des autistes.

Personne ne va aller retirer leur label d’autiste aux gens qui en ont besoin (car nous sommes des humain·es et avons donc un besoin de nommer) pour les obliger à se revendiquer fol.

Les autistes sont des fols comme les autres, et travailler à défendre l’autisme comme autre chose c’est non seulement jeter les fols sous le bus mais priver les individus de ressources dont iels ont besoin.

Oui, à force d’être jeté·es sous le bus les fols sont méfiant·es et en colère contre le militantisme autiste (ça fait mal un bus dans la tronche) et c’est pas toujours facile de faire la différence entre ça et les individus qui galèrent et qui (volontairement ou non) continuent de nous jeter ça à la gueule.

Se comprendre comme fol ne nécessite pas nécessairement un positionnement publique en tant que fol. Il faut d’abord réfléchir à ce qu’on peut apporter à la table des discussions pour repérer si oui ou non on a quoi que ce soit à apporter.

Malgré tout, si des autistes se rendent compte que des ressources mises à disposition en ligne pour être utilisées par qui en a besoin leur sont utiles, alors c’est sans doute pas pour rien, and be our guest. Si ça vous aide, tant mieux. Le monde est bien assez dur comme ça.

Sur ce, je vais prendre ma douche avant que les voix me percent le tympan là vas y ça a zéro patience ><

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Dandelion
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Written by Dandelion

Non-binary French writer, theatre PhD student, metalhead and rain lover. Here, I write about living with schizophrenia. I'm owned by a cat.

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