C’est le mois des fiertés, alors il est peut-être temps de sortir cet article de mon placard et d’enfin prendre le temps et le courage de l’écrire. On va parler d’identité de genre et transidentité, le rapport de tout ça à la folie, et de comment tout ça m’a exclu de la communauté trans.
C’est difficile à écrire pour plein de raisons. L’une étant qu’écrire oblige à créer une certaine linéarité, artificielle, mais quand même. Alors que la psychose est une spirale, une suite de boucles prises les unes dans les autres, au point que définir un point de départ ne peut être qu’une convention arbitraire… On rappellera que cet article est personnel et qu’il n’a pas vocation à être une vérité absolue. C’est juste la mienne. Au reste du monde de voir ce qui est relatable ou non. Il faudrait sans doute des TW. Mais en mettre, ça serait mettre des TW sur ma vie et c’est pas supportable. Certains passages vont être violents, notamment quand on va parler rapport au corps. À vous de voir…
Décidons alors que le point de départ sera celui-là, résumé grossièrement : depuis longtemps, la communauté trans a milité à ce que la transidentité ne soit plus considérée comme une maladie mentale. On parle alors de dépathologisation / dépsychiatrisation. Il n’y a rien à soigner. Et si la transidentité est enfin sortie du DSM, dans les faits, en France, il vous faudra quand même consulter un·e psychiatre pour obtenir l’autorisation de transitionner (accès à un traitement hormonal notamment). Il y a donc encore du chemin à faire… Pourquoi ce passage par la psychiatrie ? Parce qu’il faut s’assurer que votre volonté de transitionner et votre identité de genre ne sont pas délirantes.
Et c’est ainsi que les gens comme moi se retrouvent le cul entre deux chaises sans issue de secours en vue. Parce que mon idée de genre est délirante. Évidemment qu’elle l’est. Je suis fol. La folie, le délire, façonne mon monde, mon regard sur les choses, sur moi. C’est pas “oh bah jvais délirer sur ce truc mais sur ça jsuis full lucide”. Non. La folie c’est pas un sandwich à composer soi-même. Certes, elle a ses sujets de prédilections, des endroits qu’elle remplit plus que d’autres, mais elle n’est jamais très loin. Comme elle imprègne mon identité, il n’y avait aucune raison pour que mon identité de genre soit épargnée. D’autant plus que si j’ai mis longtemps à comprendre que j’étais non binaire, j’ai vite compris que j’étais pas cis pour autant (même si j’avais pas du tout les mots ni cette conscience, mais on y revient plus loin). Alors forcément, la folie a proposé des réponses. Mon identité de genre est donc délirante. Bloody delusional même (on y revient…). Selon la psychiatrie, mon identité de genre est donc non légitime, un problème à résoudre, à soigner. Et du côté des communautés trans… comme elles militent à ce qu’on sépare bien transidentité et maladie mentale / folie, je fais tâche. Il n’y a pas de place pour mon histoire. Et les quelques fois où j’ai voulu trouver de l’aide / des réponses auprès de ces communautés, je l’ai payé cher. On m’a notamment expliqué que mon identité de genre était une insulte à toute la communauté trans et qu’il y en avait marre des imposteurs dans mon genre qui donnent une mauvaise image de la transidentité, que la transidentité n’était pas un costume à revêtir quand on s’ennuie et qu’il y a vraiment des gens qui souffrent, etc etc et j’en passe et des meilleures.
J’ai laissé tomber. Je suis seul avec ma souffrance et mes questions. Parce qu’il n’y a pas de place pour mes mots, pour mon histoire. Nulle part. Pas même parmi les gens qui devraient m’accueillir à bras ouverts.
Outre la dépsychiatrisation, le militantisme trans a plusieurs chevaux de bataille. Le problème (qui n’est pas propre à la communauté trans, on retrouve ça dans tous les militantismes de tout bord), c’est que souvent, pour faire passer une idée qui va contre la doxa en vigueur, on est bien obligé de simplifier. Et donc de perdre en nuance. Résultat des courses, régulièrement, c’est comme si la communauté trans niait mon existence. Combien de fois j’ai douté, combien de fois je me suis dit “ptet qu’iels ont raison, que je suis pas trans puisque je colle à aucune narration” ? Je ne rentre pas dans les cases. Pourtant j’ai transitionné… Changer mon nom et mes accords, fait et refait mon coming out, changer mes cheveux, mes fringues, ma façon de parler… Malgré tout, j’ai encore tellement de mal à me dire trans tellement à chaque fois les discours des communautés trans effacent mon existence. Et si je comprends bien pourquoi ces cases et ses slogans, ça fait putain de mal.
“Une femme trans a toujours été une femme, un homme trans a toujours été un homme.” L’intérêt de prôner cette idée, c’est de faire comprendre qu’une femme trans est une femme, point. Que c’est ce qu’est la personne de façon pleine et entière. Que c’est pas une phase, pas un caprice. Que c’est ce qu’est la personne. Et que c’est pas tant une question de choix. (je suis désolé je résume sans doute très mal, comme je dis, je me reconnais pas dedans, mais de ce que j’en comprends, ça tourne autour de ces lignes-là) Découle ainsi efait qu’une femme trans doit être genrée au féminin même lorsqu’on parle d’elle pré-transition, car c’est ce qu’elle est et que faire autrement nierait ce fait.
Et c’est sans doute vrai pour la majorité, sinon j’imagine que le militantisme trans n’aurait pas pris cette direction.
Alors forcément quand j’ai commencé à expliquer que si, j’ai été une femme, et que je suis non-binaire, ça a fait tâche. Quand je continue de genrer la moi enfant / ado / jeune adulte au féminin, ça fait tâche. Pourtant, c’est la seule réponse logique. Oui, j’ai toujours été non-binaire, c’est un fait. Il aura juste fallu attendre mes 25 ans pour avoir le mot, la réponse tant attendue. Mais je l’étais déjà avant (on va pas lister, mais c’est pas les indices qui manquaient). Alors pourquoi je n’applique pas mes nouveaux pronoms et accords à la première partie de ma vie ?
Parce que ça n’aurait aucun sens.
Parce que ça serait réécrire l’histoire.
Parce que ça serait manquer de respect à la personne que j’ai été.
Que je le veuille ou non, j’ai été une femme. C’est le genre qui m’a été assigné à la naissance. C’est ainsi que m’ont lu les gens qui me croisaient. C’est ainsi que je me suis vécu. C’est ainsi que j’ai grandi. Et oui, très vite, j’ai su que c’était pas vrai. Que j’étais pas une femme. Que quelque chose ne collait pas. Que c’était pas la réponse. Je me souviens que dès mes 12 ans je me suis demandé si j’étais pas un homme, si c’était pas ça la réponse. Je me suis rendu compte que non. Parce que bon, fin fond de la vendée, avant la naissance de MySpace, pas de personnes LGBT dans la famille ou les proches, tu fais avec ce que la société te donne. Et la société ne me donnait que la binarité. On était homme ou femme et si on n’était pas l’un on était l’autre. Après avoir éliminé la possibilité d’être un homme, il a bien fallu accepté d’être une femme… J’ai essayé… vraiment… tellement fort… à en avoir mal… mal tout le temps, avec cette douleur affreuse, cette brûlure à l’estomac que définitivement ça ne collait pas… et finalement grandir et se construire avec en tête l’équation “être une femme = souffrir”. Quand on me demande la définition de la féminité, c’est toujours ma réponse “souffrir”. (et en vrai, tout délirant que je sois, je suis pas sûr d’être si à côté de la plaque que ça) La moi de l’époque a survécu à ça. À cette souffrance là. Elle a survécu au fait de savoir qu’elle n’était pas la bonne réponse, mais qu’à défaut de mieux elle devrait suffire. Elle a survécu à l’hypersexualisation dès ses 12 ans (la joie du bonnet D qui pop très tôt…). Elle a survécu à deux viols. Elle a survécu à quinze ans de harcèlement scolaire basé sur du validisme, de la psychophobie et du sexisme (“pourquoi tu lui fais pas ça à elle ? -parce qu’elle est même pas bonne à violer !”)(lol, apparemment si). Elle a survécu à des gens qui ont sciemment cherché à la pousser au suicide. Elle a survécu à des soignant·es qui l’ont pas soigné.
Elle a survécu sans avoir les bons mots ni la bonne réponse. Elle a survécu en assumant une identité qui la brûlait à petit feu. Elle a survécu sans savoir à quoi elle devait survivre. Et moi faudrait que je réécrive toute l’histoire en l’effaçant sous prétexte qu’on aurait jamais dû être au féminin ?
Je comprends que ça soit la réponse pour d’autres, surtout avec ce que j’ai encore à dérouler…, mais je peux pas lui faire ça. Ça serait quel degré de condescendance et de prétention de ma part ? Sans elle, on serait pas là pour écrire ces lignes… et faudrait que je revienne en arrière, que j’efface ce qu’elle s’est tuée à construire sous prétexte que maintenant je sais ? Je peux pas lui faire ça… Les deux histoires DOIVENT coexister. J’ai toujours été non-binaire, c’est un fait. Mais j’ai aussi été une femme. Une femme qui souffrait d’en être une, une femme qui n’aurait jamais dû en être une, mais une femme quand même. Je ne peux pas effacer ça. Et je dois garder ces deux choses en tête. Si ces discours sont pertinents et utiles pour une bonne partie de la communauté trans, ils nient mon existence et mon histoire (et sans doute celles d’autres dans la même situation que moi).
“Et à qui dois-je en vouloir ?/ et à quoi dois-je m’en prendre ? / qui a pris la moitié de mon histoire ? et ma peur, à qui vais-je la tendre ? […] C’est fou ce que j’en tremble / c’est ce à quoi je ressemble / c’est mieux que du vide à écrire / un ou deux soupirs…”
Et puis c’est pas mieux du côté de la psy… Tellement pas…
Elle est morte. C’est je qui l’a tué, pour qu’iel puisse exister. On a du sang sur les mains. On a commis un meurtre. On l’a tuée parce qu’elle ne pouvait pas survivre, parce qu’elle n’en pouvait plus, qu’elle n’était pas viable, et parce qu’aucun d’entre nous n’aurait survécu sans ça. On l’a tuée parce “qu’on achève bien les chevaux”. Sauf que… sauf qu’on l’a tuée avant qu’on sache pour la non binarité, avant qu’on ait la réponse. Mais elle ne tenait plus, on avait pas le choix. Une balle en pleine tête. “Bang bang, my baby shot me dead”. Sauf que comme on avait rien pour remplacer… vide et galère et errance. La morte ne veut pas mourir et nous traînons son cadavre partout et c’est lourd, on l’entend pleurer dans les murs parfois la nuit. Et nous, on a du sang sur les mains pour de bon. Nous sommes victime et bourreau à la fois. Je est l’assassin(ée). Depuis que iel est, ça va mieux. On tient, il n’y a plus cette souffrance incessante qu’on a connu pendant les vingt-quatre premières années de notre vie. Mais nous portons la culpabilité du meurtre de elle, et comme elle ne meurt toujours pas, on porte aussi sa douleur. Alors les conflits sont fréquents. Il nous faudrait une tierce personne, quelqu’un d’extérieur au conflit. Parce que nous, on peut pas, on est déjà des deux côtés. On peut pas faire. Mais c’est pas possible de poser ces questions dans les communautés trans, y a pas de place pour ça. Et du coup de la psy…
LOL
Si je dis ça, on cherchera sans doute à m’expliquer que c’est pas possible, qu’elle ne peut pas être morte puisque je suis là et comme nous sommes la même personne, alors forcément j’ai tort. Parce que dans leur monde, on n’est qu’une seule personne à la fois. Alors j’imagine que pour elleux, le problème sera de m’obliger à revenir à ça, à cette espèce de réalité formatée où on est une personne unique et unifiée. Sauf que c’est pas possible. Certaines choses ne peuvent pas être réparées. Et même dans votre réalité, je suis désolé, MAIS ON NE PEUT PAS RESSUCITER LES MORTS. Elle est morte putain, on l’a tuée, on le sait on était là, et pas vous. Quand bien même elle agonise et refuse de mourir pour de bon, ce qui est fait est fait. Il n’y a pas de retour en arrière. Je n’a pas besoin qu’on l’oblige à se considérer comme un avec elle. Nous avons besoin qu’on nous aide à accepter la culpabilité, et que c’était pas sa faute à elle pour qu’enfin elle puisse dormir en paix. Combien de voix devront apparaître dans les murs pour que tous les partis du conflit puissent être entendus ? Combien de langues je vais devoir apprendre pour être sûr que chacun puisse s’exprimer ? Je suis si fatigué de chercher à nommer l’innommable, tout ça pour qu’au final mes mots soient jetés à la benne pour non conformité…
Je suis trans non binaire… pour de bon… et ce même si c’est mon identité de genre est délirante as fuck. C’est physique, c’est réel pour nous. J’ai été une femme… j’aurais pas dû. Elle était une ex-croissance, un parasite qui s’est formé pour qu’on survive. Mais au final, elle a étouffé tout le monde. Son existence a failli nous tuer. Son existence risque encore de nous tuer. Parce que le monde continue de nous obliger à traîner son cadavre partout. Si elle ne peut pas mourir pour de bon, c’est aussi parce que, encore et toujours, tout le monde ne voit qu’elle.
Parce que quoi que je fasse, je serai toujours vu comme une femme. Mon corps ne m’appartient pas. De toute façon, il sera toujours disséqué où que j’aille parce que vu comme un corps de femme. Et tu vois, j’ai rêvé, tellement rêvé, de le défoncer à coup à coup de pics pour que ça s’arrête. Lacérer les seins et arracher l’utérus. Défoncer les os des hanches et briser le sablier. Déchirer la bouche et la langue. Se faire laide laide laide. Tout pourvu que ça s’arrête. Qu’on arrête de ne voir qu’elle alors qu’iel se tue à essayer d’exister. Mais selon les psys, faudrait que j’accepte qu’elle est moi pour aller mieux. Comme si ça risquait pas de nous tuer de réintégrer un cadavre au noyau, comme si la pourriture ne pouvait pas se répandre dans la carcasse… Alors en attendant, nous on se traîne son cadavre au risque de finir étouffé dessus.
La blague ultime elle est là : y aura toujours celleux pour te dire que sans transition physique, t’es pas vraiment trans, je peux pas faire de transition physique parce que j’aurais trop l’impression de le faire pour fuir le regard. Si je me débarrasse de ces foutus seins pour me déféminiser, je saurai jusqu’à la fin des temps que je l’ai fait pour qu’on ne voit plus une femme. Au final, je leur appartiendrai toujours. Et elle ne pourra toujours pas mourir.
Je suis délirant, mon identité de genre est délirante. Alors personne ne se dit que le problème ne vient pas de moi. Mais de l’extérieur. Que si le monde ne m’avait pas forcément à développer une excroissance féminine pour rentrer dans les cases, si on ne me limitait pas à être constamment une femme, je ne me serai pas fracassé de la sorte. La folie ne fait que rendre tout ça matériel. Elle se contente de proposer une explication tangible là où le monde se refuse à m’écouter.
Sous elle je ris si fort que peut-être m’entendrez-vous? / Sous elle je ris si fort que peut-être était-ce vous? / Sous elle, je crie si fort. / Sous elle, je ris si fort. / Sous elle, je vis si fort./ Sous elle, je prie si fort. / Sous elle, je gis si fort. / Sous elle, je ris si fort que peut-être m’entendrez-vous? / Sous elle, je crie si fort. / Sous elle, je ris si fort. / Sous elle, je vis si fort. / Sous elle, je prie si fort. / Sous elle, je gis si fort. / Sous elle, je ris si fort que peut-être m’entendrez-vous? / Sous elle, je crie si fort. / Sous elle, je ris si fort. / Sous elle, je vis si fort. / Sous elle, je prie si fort. / Sous elle, je gis si fort. / Sous elle, je ris si fort que peut-être m’entendrez-vous? /
Sous elle, je crie si fort que peut-être la tueriez-vous?
Alors nous voilà. Moi et mon identité de genre foireuse, pétée au possible. À se dire non binaire car c’est aujourd’hui la seule façon de tenir les morceaux ensemble. Parce qu’on ne peut plus réparer. On ne peut pas ressusciter les morts. J’espère juste qu’on arrivera à trouver un moyen de vivre avec le crime qu’on a commis. Que la morte puisse enfin s’endormir pour de bon. Et qu’iel puisse avoir le droit de vivre. Enfin.
Je ne peux pas parler de tout ça dans les communautés trans. Ça ne rentre pas dans les cases. Ça a l’air trop fake, c’est pris pour du foutage de gueule. Ça va à l’encontre du discours commun. Et j’arrive même pas à leur en vouloir constamment, parce que ces discours existent pour protéger les personnes trans justement, pour les défendre. Simplement il ne s’applique pas à toustes et cette simplification invisibilise bon nombre de parcours de transitions ou d’identités de genre, nous rendant caduque. Ironie du sort : quand t’es fol, t’es putain de sensible au discours, alors t’entendre dire partout que t’existes pas… bah tu le crois. Ces discours qui défendent une partie de la population trans me mettent en pièce dans le même temps car ils nient mon existence. Ajoutant du doute au bordel que je est déjà.
Je ne peux pas parler de tout ça à un·e psy. Parce que ça ne rentre pas dans ces cases. Parce que c’est du délire pur et dur alors tout ce qu’il faudra faire, c’est annihiler le délire. Pas faire en sorte de l’apaiser, mais nous obliger à revenir dans la réalité partagée. Comme si le problème était pas que cette réalité est insupportable… comme si cette réalité ne m’avait pas déjà exclu encore et encore. Parce que ce meurtre n’a pas existé dans leur réalité, on refusera de le prendre en compte, et ni la morte ni l’assassin ne pourront trouver le repos. Considérer la transidentité comme un délire est une connerie. Parce que c’est pas le cas de tout le monde. Et surtout parce que c’est pas la question. C’est pas parce que c’est du délire que ça déligitime nos identités de genre. C’était une erreur de vouloir faire de moi une femme. Je la paye cher (et c’est pas juste parce que c’est même pas la mienne d’erreur en plus). Qu’aujourd’hui mon identité de genre passe par ces chemins-là ne changent rien à ce fait. Je ne suis pas une femme. C’est la seule certitude…
“Je suis seul, et personne à qui le dire.” (oui je viens de citer Kyo, tout va bien ne t’en fais pas)
Alors au final, quelle place pour les personnes trans délirantes ? Quelle place pour nos identités et parcours fracturés ? Quelle place pour nos discours ? Nous aussi, on voudrait des réponses. Et à défaut d’en avoir, savoir qu’on peut s’exprimer sereinement, sans se faire interner d’un côté, sans se faire (violemment) exclure de l’autre, ça serait bien.