“Alors à partir du moment où vous n’avez plus eu d’ennemis, vous en avez créés afin de vous maintenir dans un état de persécution.”
M’avait décrété une psy à l’époque avec toute la subtilité d’un tractopelle par temps de pluie.
Déjà à l’époque la formulation m’avait fait hurlé. Intérieurement bien sûr. J’avais déjà compris qu’il ne fallait pas hurler, jamais. Ne jamais dire que ça fait mal. Surtout pas quand ils vous savent schizophrène et que plus rien d’autre n’existe à leurs yeux. Ce “vous avez créé” m’avait sidéré. Comme si j’étais personnellement responsable, comme si j’avais fait un choix et que je m’étais dit “la persécution, c’est quand même cool, let’s keep going !”. Évidemment, en réfléchissant deux secondes, on aurait pu déduire que le mode d’interaction sociale qui avait prévalu dans ma vie de la maternelle jusqu’à l’adolescence ayant été la persécution, cela pouvait avoir des conséquences, comme une certaine anxiété en groupe, une méfiance naturelle envers n’importe quel être humain. C’est assez commun chez les personnes ayant été harcelées. C’est d’une banalité crasse. À ça, on aurait alors pu ajouter le diagnostic de schizophrénie et ses particularités… Je n’ai pas créé de moi-même les ombres menaçantes et les voix agressives qui sont venues hanter mes jours et mes nuits dès mes 15ans, âge à partir duquel j’ai pu mettre fin au harcèlement scolaire subi depuis mes 6ans. (NB : les âges sont indicatifs…)
Je ne les ai pas créées. Le monde l’a fait. Et il m’a fallu vivre avec. Le monde a passé plus de dix ans à me taper dessus, m’ostraciser, se foutre de ma gueule, me jeter dans des cages d’escalier, m’écrire des fausses lettres d’amour dans l’espoir de me voir venir à un RDV me prendre un rateau avant de me demander de me suicider pour avoir la paix.
Quand la puberté a fait son arrivé à grand fracas, le monde m’a dit et redit que je devais maigrir, que je devais plaire, être féminine, maigrir, me maquiller, maigrir, que je devais trouver un mec (donc avoir envie d’en trouver un), être jolie, maigrir. (oui on m’a beaucoup dit de maigrir)
Mais quand les voix ont commencé à hurler que je devais disparaître, que personne ne m’aimerait jamais, que j’étais laide à crever,que j’étais tordue mauvaise moche monstrueuse hideuse insupportable… on m’a répondu “vous les avez créées pour maintenir un état de persécution”. Je n’ai pas l’impression que faire le lien entre le discours des voix et celui du monde (camarades d’école, publicité, films, magasines, copines et famille) soit si dur que ça à faire. Peut-être qu’il s’agit ici d’un biais cognitif, que maintenant que je sais, ça me paraît évident. Toujours est-il que si on m’avait écouté, pour de vrai, le lien aurait sans doute pu être fait bien plus tôt.
Surtout, je n’aurais pas été considéré comme le responsable du délire dans lequel j’étais coincé.
Seulement voilà, quand tu es schizophrène en milieu médico-psy, tu ne peux jamais avoir raison, et ta voix ne vaut rien. La porte ouverte à tous les abus.
Il y a quelques semaines, je lisais un témoignage. Une femme schizophrène internée se plaignait d’entendre gratter dans les murs. Personne n’a écouté. Comprenez : “elle est schizophrène, ça fait partie du délire”. On a fini par se rendre compte, au bout de quelques semaines, qu’il y avait des rats dans l’hôpital. Donc, il y avait bien quelque chose qui grattait dans les murs… Ils ont été nombreux à commenter sur le mode “il faut donner plus de moyen à la psychiatrie ! De telles conditions sont intolérables !”, ce qui après tout n’est pas complètement faux. Et puis il y avait les gens comme moi pour s’écrier “il faut brûler la psychiatrie ! Un tel système est intolérable !”. Bien sûr que c’est affreux qu’une institution de soin soit infestée de rats. Mais l’absence de rat ne changerait rien au problème suivant : personne n’a écouté cette femme. Elle était schizophrène, dès lors, on a décidé que sa parole ne valait rien. Et même une fois qu’il a été prouvé qu’elle avait raison, nul ne s’est excusé d’une telle violence.
“Vous les avez créées pour vous maintenir dans un état de persécution.”
Aujourd’hui que je suis “stabilisé”, comme on aime à le dire, je tente à ma hauteur de lutter contre les violences psychophobes. La psychophobie est le terme employé pour parler de tous les actes stigmatisants ou discriminants à l’encontre des personnes neuroatypiques. Ne pas prendre en compte les plaintes d’une personne parce qu’elle est schizophrène et ainsi considérer d’office ses dires comme sans valeur est un bel exemple de psychophobie, et c’est un exemple aussi courant qu’une imprimante refusant de fonctionner alors que tous les indicateurs montrent que tout va bien. (cette comparaison fonctionne à plus de niveaux que vous n’imaginez) Comme d’autres, j’ai donc jugé nécessaire de faire quelque chose. La psychiatrie fonctionne aujourd’hui comme un outil de contrôle où l’on prive régulièrement (voire constamment) les principaux concernés du droit à la parole ou de leur droit à décider de leur propre vie. Il me semble donc essentiel d’agir pour que ceux et celles venant chercher de l’aide puisse enfin la trouver, et non se heurter à encore plus de violence et entretenir leur détresse psychologique.
Alors j’ai lu. Beaucoup. J’ai lu des témoignages pour commencer et j’ai pu réaliser à quel point ce qui m’était arrivé était banal. Ou devrais-je dire : B·A·N·A·L. J’espérais secrètement avoir manqué de chance, je me disais que ma colère envers les milieux psys était disproportionnée, déraisonnée, que j’exagérais et faisais une généralité d’un cas particulier. La situation était encore bien pire. J’ai continué de lire. J’ai découvert qu’on parlait de “survivant de la psychiatrie” tellement la situation est inquiétante. J’ai lu encore. Des études sur la schizophrénie. J’ai découvert à quel point mon cas était loin d’être particulier et pour la première fois me suis senti compris. J’ai même trouvé des solutions… dans des livres de linguistique. Il faut dire qu’il est tellement difficile de trouver des livres de psychiatrie/psychologie qui soit réellement respectueux des concernés que prendre un chemin détourné était finalement plus efficace. J’ai croisé la route d’autres gens avec qui j’ai pu continuer de discuter de ces questions. Si je n’ai croisé que peu de schizophrènes, j’ai pu croisé des personnes autistes, dépressives, bipolaires, borderlines, suicidantes avec qui nous avons discuté de leur parcours respectif, de leur (non) prise en charge, de leurs luttes. Et si beaucoup sont communes je m’interroge parfois sur ma place dans tout ça, sur celle que je suis capable de prendre et comment la prendre.
“Vous les avez créées pour vous maintenir dans un état de persécution.”
À l’époque, on a nié que j’avais absorbé tout ce qu’on m’avait jeté au visage de violence et de sexisme au point que j’avais fini par les faire miens, au sens où ils sont devenus des parties de moi, parties monstrueuses, incontrôlables, s’attaquant à moi dans des déferlements de rage sans cible, puisque ne pouvant atteindre leur cause réelle. Dans la foulée, gràce aux bons soins des équipes médico-psy, j’absorbai aussi les discours psychophobe pour les faire miens, ajoutant un monstre de plus à la collection remplissant déjà de leurs corps tordus l’espace sous le lit. Et ce bien avant que je connaisse le mot.
Les mots ont ça de pratique qu’ils permettent de nommer les coupables. “Avec les mots on sait qui assassine” disait la chanson de Zebda. En leur absence, et parce qu’il faut bien un coupable, j’étais donc le coupable idéal. L’Usual suspect de l’enfer que je subissais. Une partie de moi avait beau savoir qu’il y avait autre chose, constater séance après séance qu’on ne m’écoutait pas, rien n’y faisait : c’était ma faute. Encore aujourd’hui, cette croyance revient constamment, enracinée profondément. Et puis comment faire autrement dans un monde ultra-libéraliste qui répète à outrance que tout le monde est maître de sa destinée, de son avenir ? Qu’importe si cela va à l’encontre de toutes les études sur les questions de genre, de race, de religion, de neurodivergence ou de handicap. L’individu est seul maître de ses choix, de son avenir. “Vous les avez créées pour vous maintenir dans un état de persécution.” Dans un tel contexte sociétal, dans une telle époque, était-il vraiment surprenant qu’une psy déclare une chose pareille sans broncher ?
C’est le problème de tout militant. Déconstruire son époque et tout ce qu’elle a laissé en lui. Tous nous devons faire ce travail de déconstruction, comprendre quels sont les biais qui se sont immiscés dans notre façon de voir le monde et qui nous font répéter les oppressions que nous désirons combattre. Je me demande parfois si ce travail essentiel de déconstruction n’est pas perdu d’avance quand on est schizophrène…
Bien sûr, de base, c’est dur pour tout le monde de repérer ce qui dans le fondement de sa conscience, de sa façon de juger le monde, les gens, leurs actions et leurs pensées peut être problématique. Cela revient souvent à admettre les fois où l’on a soi-même pu être problématique. Puis, cela demande de faire les efforts nécessaire pour modifier cette perception et nos actions. C’est un travail de longue haleine, un travail que l’on ne finit jamais vraiment.
La schizophrénie est une psychose touchant à l’identité. Elle se caractérise notamment par une difficulté à avoir une représentation de soi fonctionnelle, aussi bien une représentation de son corps, que de son esprit. Alors forcément, quand on a décidé qu’on voulait devenir un meilleur humain et et d’être en adéquation avec ses principes, il faut traquer les mécanismes racistes sexistes homophobes validistes psychophobes et tous les autres… et bien c’est compliqué. Le travail de déconstruction oblige à se demander “qu’est-ce qui est à moi ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ?”, une pensée des plus anxiogène quand justement de base une telle reconnaissance est compliquée… “et si je retire ce mécanisme, est-ce que je m’abime moi ?” Sans compter qu’il est toujours tellement tentant de se flagéler avec des orties fraîches…
Mais les choses peuvent encore se compliquer. La schizophrénie se développe pour palier un traumatisme, ou tout au moins une situation ingérable, tellement ingérable que le cerveau décide de jeter une partie de cette situation aux oubliettes. Si bien qu’il y a une partie de nos cerveaux à laquelle nous n’avons tout simplement pas accès. Dans certains cas, cette partie-là n’existe même plus, la schizophrénie ayant parfois fait le ménage par le vide. Le rapport avec le milistantisme ? Certaines réactions, certains mécanismes deviennent alors impossible à élucider, et donc sont difficiles à corriger. Si j’ai pu traquer les comportements racistes ou homophobes qui étaient les miens, j’éprouve beaucoup plus de difficultés avec la transphobie. Et je suis incapable de comprendre pourquoi. Intellectuellement, je n’ai rien contre les personnes trans et milite à leur côté autant que je le peux, pourtant je vois bien que je mets un temps fou à traquer les éléments transphobes dans ma propre tête. Ce n’est pas une question de mauvaise volonté ou autre, mais une chose semble résister. Une chose que je ne peux nommer. Qui s’explique peut-être par le fait que ma propre identité de genre porte une cicatrice énorme que la schizophrénie s’est chargée de remplir. Je n’ai déjà pas accès à ces informations pour progresser moi-même, alors quand j’en ai besoin pour éradiquer mes comportements transphobes. J’ai beau lire, je ne progresse qu’à tout petit pas et plus par mimétisme et listage de choses à éviter qu’en comprenant réellement l’essence du problème, ce qui n’avait pas été le cas pour d’autres oppressions (même si dans ces cas-là ce que j’avais trouvé n’était pas franchement plaisant).
Enfin, et surtout, parce que nous-même qui souhaitons lutter contre la psychophobie devons déconstruire la psychophobie que nous avons intériorisées. Et comme nous l’avons vu, dans le cas de la schizophrénie, ces “persécutions” ont été intégrées de manière viscérale. Alors maintenant, à chaque fois que je veux lutter, que je veux protester, que je veux militer, les voix peuvent s’en donner à coeur joie.
“Tout le monde s’en branle de que tu dis.”
“Ça n’a aucun intérêt.”
“T’es qui pour dire ça ?”
“Ils voulaient bien faire, t’es mal placé pour reprocher aux gens de se tromper !”
“Pour qui tu te prends ? C’est hyper prétentieux !”
Si je vais bien, c’est compliqué à gérer. Et pour produire un article de ce type, il faut que j’arrive à passer à travers toutes ces couches de hurlements. Au point que souvent, j’ai un ou deux lecteurs test, sinon je ne publierai pas. (la section brouillon de mes différents blogs en témoigne très largement… une bonne vingtaine d’articles se meurent sur chacun) Si je vais mal, tout cela peut prendre encore d’autres proportions :
“Tout le monde s’en branle de toi.”
“Tu n’as aucun intérêt.”
“Tu fais jamais rien de bien toute façon.”
“Tu vaux rien.”
“Ta gueule.”
“Tout le monde veut que tu crèves.”
Un vrai bonheur.
Alors forcément… je me pose la question… peut-on vraiment combattre efficacement quelque chose qui continue de te pourrir ? Pas uniquement comme une attaque extérieur, mais bien comme une chose qui te ronge de l’intérieur, puisque de toute façon ton cerveau n’est pas capable de maintenir les limites entre intérieur et extérieur… Est-ce que c’est seulement possible ? Est-ce que je peux me battre efficacement contre la psychophobie qui continue de mettre en danger la vie des neuroatypiques alors que je ne viendrai peut-être jamais à bout de celle qui me parasite la tête ?
Si vous avez vu le film Princesse Mononoke, pour moi, la psychophobie relève de la balle qui ronge le Dieu Sanglier au début. Si vous ne l’avez pas vu : nous vivons dans un monde où les dieux animistes vivent parmi les humains sous la forme d’animaux géants. Le film s’ouvre sur un Dieu Sanglier dévoré par une masse de vers noirs qui l’a rendu fou, ne laissant d’autre choix au prince du village que de le tuer pour apaiser ses souffrances. Maudit à son tour par cette masse, il part à la recherche de ce qui a produit la balle de fer trouvée dans son corps. Plus tard, il décrira les souffrances du Dieu Sanglier ainsi “la balle a brisé ses os et performé ses organes, la douleur l’a rendu fou”. C’est un peu l’image que j’ai en tête. La psychophobie s’est se prendre une balle de fer que l’on porte en soi sans jamais réussir à s’en débarrasser et la voir ronger son corps au point qu’il suinte de tout côté, voir la douleur grandir au point que ne reste plus rien que la folie dévastatrice, parce qu’il faut bien agir sur quelque chose. C’est craindre que la folie de la douleur l’emporte et qu’il ne reste que la mort pour arrêter la douleur.
Ça me donne parfois envie de laisser tomber la lutte. Sentiment que c’est perdu d’avance, que je mourrai de douleur sans que personne n’ait pris le temps d’écouter.Peut-on vraiment discuter avec les gens qui vous ont mis une balle dans le ventre ? Peut-on vraiment espérer qu’ils changent d’avis ?
“Vous les avez créées pour vous maintenir dans un état de persécution.”
Se remettre en question c’est important. Mais les gens comme moi sont incapables de savoir QUAND arrêter la remise en question. Pour survivre, nous avons appris que nous étions en tort par défault, que c’était notre faute. Parce que “je” était la seule chose sur laquelle nous puissions avoir le moindre pouvoir. Ce mécanisme est intériorisé tellement profondément que pour le contourner aujourd’hui, il faut un temps et une énergie difficilement quantifiable. Et si on arrive à le passer, au mieux, on passe de “je suis en tort” à “j’ai tort”. Quelle place prendre dans la lutte contre la psychophobie quand on peine soi-même à en voir le bout, à en guérir ? Et quand ce n’est pas ça, c’est mon appréhension des (mouvements de) groupe qui m’empêche de rejoindre les clans auxquels je pourrais appartenir.
Je me demande souvent pour quelle étrange raison je croise si peu de schizophrènes dans ces luttes. Même si statistiquement ça fait sens, il paraît étrange que nous soyons si peu “impliqués”. Peut-être parce que nous devons mener ces luttes à un autre niveau ? Parce qu’il nous faut vivre avec une balle dans le ventre et lutter contre la douleur, en plus de tout le reste… Peut-être parce que nous avons tellement à perdre en sortant de nos placards ? Our peut-être parce que je suis cellelui qui reste planqué et du coup je les rate et je suis toujours seul et suffisamment stupide pour croire que c’est quelque chose de répandu? Je n’en ai aucune idée. J’émets des suppositions. Je me souviens encore de la sensation brûlante de la solitude à l’époque. “Vous les avez créées pour vous maintenir dans un état de persécution.” Cette impression que c’était ma faute et qu’il n’y avait personne avec qui en parler.
J’ai commencé à écrire ce blog pour une raison aussi égoïste que non égoïste… en repensant à ces nuits de quand j’avais 15 ans, au désespoir de la solitude et à quel point je voulais que quelqu’un comprenne ce que je vivais, j’ai décidé de commencer à écrire. Comme une réparation en retard. En me disant que peut-être aujourd’hui, il y a des gens qui comme moi à l’époque traverse cette période seuls, la douleur au ventre.
Certaines amies féministes ont évoqué le fait qu’il faudrait monter au front.En plaisantant, j’avais dit que je serais médic… Mais finalement, c’est sans doute le rôle qui me convient vraiment. Rester en arrière, m’assurer que les blessés pourront rentrer chez eux, les rassurer.
Aujourd’hui, la seule réponse que j’ai à ce bordel de doutes c’est de faire confiance aux autres militant·es anti-psychophobie, et pendant ce temps, continuer d’écrire. Traverser les forêts, tendre l’oreille pour trouver les bêtes blessées, traversant le monde en hurlant de douleur pour leur dire qu’elles ne sont pas seules. Peut-être que plus tard, quand nous serons assez nombreuxses, quand nous aurons moins à perdre ou que la douleur nous brisera moins les entrailles, nous pourrons vous rejoindre au front.
À toi qui comme moi traverse les forêts en hurlant ta douleur à qui voudra bien t’écouter :
Tu n’es pas seul
Un tiers des schizophrènes guérissent, un autre tiers vit très bien avec.
On peut être schizophrène et vivre sereinement avec ou sans médicament et tu as le droit de choisir l’option la meilleure pour toi. Les deux sont bien, du moment que tu fais en sorte que ça fonctionne pour le mieux et sans danger pour toi.
Tu n’es pas responsable des délires qui te hantent.
Il y a plein de gens qui travaillent à ce que tu puisses être mieux accompagné et si tu as envie, tu peux les retrouver.
La psychiatrie est aujourd’hui un système d’oppression et de contrôle dont tu fais malheureusement les frais. Je te souhaite d’avoir la chance de trouver les soignants qui cherchent à vraiment t’écouter (il y en a!).
Tu n’es pas seul.
Jamais.
La forêt est grande. Mais nous sommes là, promis.